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Relation Thérapeutique et Régulation du Système nerveux : La Corégulation.

Dernière mise à jour : 15 avr.



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Pourquoi la relation thérapeutique peut-être nécessaire quand tout s’emballe ou se fige à l'intérieur ?

La corégulation : Quand l’autre devient un appui pour notre équilibre intérieur

Et si apprendre à mieux gérer son stress, ses angoisses, passait d'abord par comprendre et réguler son système nerveux autonome ?

Notre bien-être émotionnel ne dépend pas uniquement de notre mental ou de notre volonté. Il repose sur un système profondément ancré dans notre corps : le système nerveux autonome (SNA). Comprendre son fonctionnement est une clé pour se sentir mieux au quotidien, pour retrouver de la stabilité émotionnelle et cultiver des relations plus apaisées.

Et dans ce processus de régulation du SNA, la relation thérapeutique – notamment à médiation corporelle – peut devenir un levier essentiel.


Le système nerveux autonome : chef d’orchestre invisible de nos réactions

Le SNA est responsable de toutes les fonctions vitales que notre corps assure sans que nous ayons besoin d’y penser : respiration, battements du cœur, digestion, transpiration… Mais il orchestre aussi nos réactions face aux stimuli extérieurs, et régule notre ressenti de sécurité ou de danger.

Il se divise en deux grandes branches :

  • Le système sympathique : il mobilise l’énergie en cas de stress, prépare au combat ou à la fuite. Il augmente le rythme cardiaque, inhibe la digestion et alerte tout l’organisme.

  • Le système parasympathique : il favorise le calme, la récupération, la détente. La théorie polyvagale de Stephen Porges, cette branche se subdivise :

    • en une branche ventrale, associée à la sécurité, à la connexion sociale et à la régulation émotionnelle ;

    • et une branche dorsale, qui provoque le figement, l’effondrement, le retrait ou la dissociation face à une menace perçue comme insurmontable.

Notre système nerveux passe en permanence d’un état à l’autre, sans que nous en soyons conscients.

Sur le plan psychique, ces transitions influencent profondément notre capacité à penser, ressentir, nous exprimer, ou être en lien.


La théorie polyvagale : mieux comprendre nos états internes

Développée par le neuroscientifique Stephen Porges, la théorie polyvagale propose une lecture fine de notre système nerveux autonome. Elle repose sur trois grands principes :

  • La hiérarchie des réponses : face à une situation, nous activons d’abord la connexion sociale (nerf vague ventral), puis le combat/fuite (système sympathique), puis le figement (vague dorsal) si la menace est trop forte.

  • La neuroception : c’est notre capacité inconsciente à évaluer si une situation est sûre ou menaçante, en permanence.

  • La corégulation : notre système nerveux apprend à se calmer grâce à la présence sécurisante d’un autre. Nous ne sommes pas faits pour nous réguler seuls.

Ainsi, notre équilibre émotionnel repose aussi sur la qualité de nos liens. Et c’est là que la relation thérapeutique prend tout son sens.


La corégulation : se réguler grâce à une présence stable

La corégulation est ce processus par lequel deux systèmes nerveux interagissent pour favoriser l’apaisement. Quand nous sommes face à une personne calme, bienveillante, régulée, notre propre système perçoit un signal de sécurité. Peu à peu, nous nous apaisons, sans effort conscient.

Un exemple concret ? Un enfant tombe et pleure. Son parent le prend dans ses bras, lui parle doucement. L’enfant se calme. Il n’a pas décidé de le faire : son corps a répondu à la stabilité émotionnelle de l’adulte.

En thérapie, la posture du thérapeute – son calme, sa voix, sa régularité – devient un repère pour le système nerveux du patient.


Le rôle du corps et du toucher dans la corégulation thérapeutique

Dans les approches psychocorporelles comme la Relation d’Aide par le Toucher, la corégulation s’incarne aussi dans le toucher bienveillant. Le toucher, lorsqu’il est respectueux, attentif et sûr, est un canal direct d’apaisement. Il active le système parasympathique ventral et permet au corps de ressentir, de nouveau, de la sécurité.

  • Le toucher calme ralentit le rythme cardiaque, apaise la respiration.

  • Il invite à ressentir ses limites corporelles, à se reconnecter à soi.

  • Il devient une expérience sensorielle réparatrice, là où parfois le lien au corps avait été coupé ou douloureux.

La thérapie psychocorporelle offre donc un espace pour expérimenter une régulation profonde, à la fois émotionnelle, relationnelle et physique.


Conclusion : Se réguler, c’est aussi se relier

Notre capacité à gérer le stress et les émotions passe par notre système nerveux autonome. Et pour l’apaiser durablement, il est souvent nécessaire de vivre des expériences de corégulation : des liens sûrs, des présences stables, un toucher apaisant.

La thérapie, et notamment la thérapie psychocorporelle par le toucher, peut offrir cet espace transformateur, où l’on apprend, doucement, à se sentir en sécurité en soi… et avec l’autre.

Et vous, avez-vous déjà expérimenté ce sentiment d’apaisement en présence d’une autre personne ?


Cet article n'est pas scientifique, c'est ma compréhension des éléments théoriques de formations ou mes lectures (Deb Dana - Ancré, Bessel van der Kolk - Le corps n'oublie rien)



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