La Neuroception : Quand le corps perçoit avant même que l'on comprenne.
- lacolleys
- 15 avr.
- 3 min de lecture
Et si nos sensations de sécurité ou de danger ne venaient pas d’une pensée, mais de quelque chose de plus subtil, plus profond… de notre corps lui-même ?
Comprendre ce que nous vivons passe aussi par apprendre à écouter notre corps autrement.
Car bien souvent, avant que notre mental ne formule une pensée ou une émotion, notre corps a déjà réagi.
C’est ce que la théorie polyvagale de Stephen Porgès nomme le principe de Neuroception. Un des trois grands principes de la Théorie avec La Hiérarchie des systèmes et La Corégulation dont nous avons parlée dans un post précédent.
La Neuroception : qu’est-ce que c’est ?
Ce terme, inventé par Stephen Porges, désigne notre capacité inconsciente à détecter la sécurité ou la menace dans notre environnement.
Quand la Perception est consciente, la neuroception se produit sans que nous en ayons conscience, et influe directement sur notre état physiologique et émotionnel.
Par exemple :
Un bruit soudain fait battre notre cœur plus vite, avant même que nous sachions ce que c’est.
Un regard bienveillant nous détend sans que nous ayons besoin de l’analyser.
Une pièce mal éclairée ou une tension imperceptible chez une personne nous pousse à nous contracter ou nous refermer.
Notre système nerveux autonome (SNA) scanne en permanence ce qui nous entoure — voix, postures, expressions faciales, atmosphère d’un lieu — et l'évalue pour ajuster nos réponses : s’ouvrir à l’autre, se mettre en alerte, ou se replier.
Ce que ça change dans notre rapport à nous-mêmes ?
Nos réactions émotionnelles ne viennent pas toujours d’un raisonnement.
Elles peuvent être des réponses automatiques, issues de cette Neuroception.
Cela explique pourquoi :
On peut se sentir en insécurité dans une situation objectivement sûre.
Ou au contraire, attiré·e vers des environnements familiers mais nocifs, simplement parce que notre système nerveux y a été conditionné.
Ces décalages entre le vécu corporel et le discours mental peuvent entraîner une confusion intérieure :
Soit on s’enferme dans ses récits internes (“je suis trop sensible”, “je suis parano”, “je ne devrais pas ressentir ça”…),
Soit on se noie dans ses sensations, sans boussole pour les comprendre ou les traverser.
Recréer un dialogue entre le corps et l’esprit
Le sujet n’est pas de nier le corps ou d’imposer la raison, mais d’apprendre à sentir, écouter et traduire les messages corporels avec douceur et curiosité.C’est tout l’enjeu d’un travail thérapeutique centré sur la régulation du système nerveux :-Se reconnecter à ses ressentis, sans jugement.-Mettre des mots, sans se perdre dans l’analyse.-Apprendre à reconnaître ses états internes (calme, activation, figement) pour mieux y répondre.-Développer des outils corporels pour retrouver la sécurité, de l’intérieur.
Pourquoi le corps est une boussole fiable… à condition d’apprendre à l’écouter
Les approches psychocorporelles comme la Relation d’Aide par le Toucher permettent de retisser le lien entre sensation, émotion et conscience. Par le toucher bienveillant, le mouvement, la présence à soi, on réapprend à faire confiance à ses signaux internes — sans s’y enfermer.
La neuroception ne ment pas, mais elle peut être déréglée par les expériences de vie.Bonne nouvelle : elle peut aussi être réentraînée, grâce à des relations sécures, au soutien du corps, et à une attention douce et régulière.
En conclusion
Développer une relation apaisée avec son système nerveux, c’est cultiver une autonomie émotionnelle profonde, qui ne passe ni par le contrôle mental, ni par l’évitement des ressentis.
C’est habiter son corps avec conscience, présence, apprendre à écouter ses signaux sans s’y enfermer, pour mieux s’orienter dans le monde et dans ses relations.
Et vous, sentez-vous que votre corps vous parle avant même que vous ne compreniez ce qu’il se passe ?
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